S'affranchir d'Amazon... Moi c'est fait !
Il aura fallu un confinement et le cynisme poussé à son maximum de la part de la direction pour que je saute le pas et décide enfin de fermer définitivement ma boutique Amazon...
Mais pourquoi avoir choisi, un jour, d'ouvrir une boutique sur cette plateforme inhumaine ?
Lorsque j'ai démarré la vente de livres en ligne (en 1999), je n'avais nul besoin d'Amazon, je vendais sur Chapitre, Galaxidion, Livre-rare-book, Abebooks... je parvenais à gagner ma vie.
En 2008, mon activité ne me permettant plus de dégager un revenu suffisant pour vivre, j'ai repris les marchés, qui, malheureusement, ne rapportaient pas grand chose non plus... Plusieurs collègues m'ont conseillé de rejoindre Amazon : "On y bosse" disaient-ils... C'est en désespoir de cause que j'y ai ouvert un compte ; il y avait les gosses à nourrir, les emprunts à rembourser...
Et oui ! "On y bossait" en effet...
Damned ! C'était donc là qu'avaient migré une bonne partie des lectrices et lecteurs et j'y ai retrouvé quelques connaissances ...
Et voilà, la grosse machine avait trouvé la façon d'embarquer un maximum de personnes dans son entreprise d'algorithmisation du monde...
C'est par "facilité" que j'y suis restée si longtemps... Mais, si ce n'est un apport financier quasi "garanti", je n'ai trouvé aucune satisfaction à exercer mon métier sur cette plateforme. Mon degré de souffrance n'est, bien entendu, pas comparable à celui des salariés des entrepôts, mais je me suis perdue au milieu d'une masse de livres à des prix aberrants (le prix d'un même livre peut varier de 1 centime à 965,37 €), victime de la "fusion" des offres dénaturant mes descriptions, interdite de communication directe avec mes clients, minutée, évaluée, fliquée, incitée à être toujours plus compétitive, infantilisée mal considérée et menacée de suspension de mon compte à la moindre protestation... Chez Amazon, le client à toujours raison, le "collaborateur" marketplace a donc toujours tort.
Pour tous ces "services", Amazon prélevait environ 20% de mon chiffre d'affaire (loyer compris).
J'ai très vite ressenti un malaise à l'idée d'être actrice de cette catastrophique dérive du monde et de ma propre aliénation.
Et que dire du dépit à l'idée de participer à l'accroissement de la fortune indécente de Jeff Bezos...
Je n'étais pas cliente amazon et l'intention de quitter ce navire était là depuis l'origine. Je suis très heureuse d'avoir, aujourd'hui, l'audace de faire ce pas de côté. Même si je ne sais pas trop où je vais en me privant d'un tiers de mon revenu, cette décision me réjouit... En me libérant de cette "tyrannie de la commodité * " je vais certainement gagner en inventivité et, en attendant, je plante des patates :-)
Je souris (jaune) en lisant les messages larmoyants adressés par la direction ; Le méchant tribunal qui empêche amazon d'apporter "de l'aide" à ses clients en cette période exceptionnelle, le virus qui affecte notre "communauté", l'assurance que notre partenariat est apprécié... J'ai récemment relu mon contrat, je n'y ai trouvé aucun indice d'une volonté communautaire et je ne me suis jamais sentie "partenaire"...
J'invite chacun et chacune à s'affranchir de ce mode de consommation et, d'une façon générale, à se demander avant tout achat : "Est-ce que des personnes ont été maltraitées pour que, moi, je puisse accéder à ce bien de consommation ?" ou "Quelle incidence ma consommation a-t-elle sur le vivant ?" Cette Ethique minimale réduira rapidement notre impact social et environnemental !
Pour continuer à exercer mon beau métier, je rejoins des plateformes indépendantes : https://www.leslibraires.fr/ plateforme française dédiée au livre et je tente de conquérir l'Amérique avec Biblio.com . Je vais aussi travailler à tisser du lien avec les clients et à développer la vente directe.
Cela s'ajoute à mes boutiques Abebooks (Filiale d'Amazon (eh oui!), mais sur laquelle il n'est pas désagréable de travailler car elle permet encore, à ce jour, le contact direct entre vendeur et acheteur) et, livre-rare-book (mon lieu de travail préféré !)
livre-rare-book étant le seul site à ne pas prélever de commission sur les ventes, en passant votre commande sur ce site, c'est vous qui bénéficierez d'une remise :-)
*https://www.lemonde.fr/blog/internetactu/2018/03/24/la-tyrannie-de-la-commodite/
Ce petit article à suscité beaucoup de réactions
Suite et droit de réponse...
ActuaLitté a relayé mon précédent article. Il a été partagé un peu partout et a suscité pas mal de réactions anti ou pro amazon. Les commentaires agressifs m'ont laissée perplexe : Avais-je critiqué un Dieu ? Qu'est ce qui motive les personnes qui se sentent investies pour "défendre" cet empire ?
Lire et répondre à tous ces messages étant assez chronophage, j'ai rédigé un texte en réponse à toutes les remarques, critiques et "conseils" reçus. Le voici ci-dessous.
"Mes propos n'engagent que moi, et je n'ai pas prétention à convaincre les foules. Ce texte publié sur mon blog (plutôt confidentiel) était destiné aux amis et clients de la librairie qui le suivent. Je l'ai transmis à des collègues libraires et j'ai accepté qu'il soit relayé sur Actualitté, plutôt contente que des personnes trouvent mes propos dignes d'intérêt. Je ne suis pas une habituée de la polémique en ligne (les libraires et autres documentalistes ont la réputation d'être discrets) et je n'envisage pas d'y passer trop de temps, préférant de loin l'interaction en vrai.
Cependant ce témoignage de mon expérience de « partenaire » marketplace et cette invitation à une réflexion plus générale sur la consommation semblent avoir agacé ou blessé pas mal de personnes et, de fait, je me sens un peu obligée de répondre pour clarifier mes propos.
J'ai pas mal réfléchi, en ce beau dimanche ensoleillé, tout en binant mes patates, et ma réponse risque d'être un peu longue.
Ma réflexion résulte du constat que le mode de consommation (et de vie) des pays industrialisés n'est pas soutenable pour la survie des espèces vivantes sur terre (je ne dis pas survie de la planète, elle survivra sans nous). Si vous doutez de ce postulat de départ, inutile de lire la suite...
Pour répondre à "Pourquoi encore critiquer amazon et pas les autres grosses plateformes alors ?"
Je suis loin de ne regretter que le fonctionnement d'Amazon, je ne connais pas "personnellement" les autres géants (si ce n'est priceminister quitté il y a déjà longtemps pour des raisons d'inconfort professionnel) et je n'utilise aucun d'eux. Je parle d'amazon car je sors tout juste de 12 ans de "partenariat" avec eux et j'en ai gros sur la patate. Un peu comme si amazon m'avait contrainte à rejoindre sa "communauté" après m'avoir privé de mes revenus en faisant péricliter les petites structures avec lesquelles je travaillais auparavant (et ce en embarquant un grand nombre de clients), pour ensuite me louer plus cher ses services (par ailleurs beaucoup moins satisfaisants pour moi). Alors oui, je crache dans la soupe (mon minuscule crachat n'aura pas grande incidence) mais je ne mords pas la main qui m'a nourrie, je dénonce les pratiques abusives d'un "partenaire" que j'ai également nourri (il m'a prélevé quelques 5000 euros l'an passé).
Par ce message, je ne souhaite pas exprimer une quelconque rancœur car je n'ai de reproches à faire qu'à moi-même, de m'être laissée embarquer et d'avoir pensé pendant si longtemps que rester "là" était incontournable. Je souhaite simplement partager une expérience, une réflexion, prévenir... et questionner chaque personne sur ce qu'elle se sent capable de faire pour conserver ce qu'elle veut conserver ou pour ne pas perdre ce à quoi à elle tient.
Cette période troublée et troublante de confinement me semblait propice à ce type de réflexion sur les priorités que chacune et chacun a envie de se donner.
Je suis tout à fait d'accord sur le fait que ce qui a fait la grandeur d'amazon et de tous les GAFAM, ce sont les utilisateurs/consommateurs qui l'ont établi et consacré. Ils y ont été fortement incités, bon gré, mal gré, car ils y ont trouvé la commodité, un sentiment de sécurité et d'appartenance à une communauté que des spécialistes de la communication et des neurosciences ont su développer pour qu'ils y transposent la satisfaction de ces besoins fondamentaux dans le monde virtuel, au détriment du monde réel. (La série dopamine d'ARTE est intéressante à ce sujet). C’est donc à nous, les petites gens, que ces géants doivent leurs immenses fortunes.
J'ai souri au "Post de bourgeois ! Tout le monde n'a pas les moyens d'acheter ailleurs que sur amazon".
J'ai bien conscience que ce mode de consommation est commode pour beaucoup de personnes et je ne jette la pierre à personne. Je pense juste qu'il n'est pas incontournable. Vous vous souvenez ? Il n'y a pas si longtemps, nous savions vivre sans... Sommes-nous plus heureuses et heureux maintenant ? Les personnes qui évoquent ici cette absence d'alternative, sont-elles, elles-mêmes, privées d'autre possibilité pour effectuer leurs achats ?
Encore une fois, n'effectuant pas d'achats sur ces plateformes, je me dispenserai d'avoir un avis sur la compétitivité des prix, mais concernant le livre (qui est une part importante du marché amazon), pour le neuf, ils sont au même prix que partout ailleurs et pour l'occasion, souvent moins chers ailleurs, sur des plateformes moins prédatrices en commissions.
Sinon, je ne suis pas une bourgeoise, même si je me sens extrêmement privilégiés par ma qualité de vie, entourée d'arbres et d'animaux. je vis de peu, matériellement parlant : une vieille bagnole, des fringues d'occase, des téléphones préhistoriques, mais je mange bio (manger bio des produits non transformés coûte moins cher que manger des produits transformés non-bio - pour le prix d'une baguette Leclerc, je fais un pain de 600g).
J'ai fait le choix de me priver de 30% de mes revenus, au moins dans un premier temps, car je vais faire preuve d'inventivité et espére trouver un moyen de renflouer les caisses. Dans cette prise de décision, l'aspect financier n'a pas été prépondérant. En cette période où tout est remis en question et où j'appréhende le retour à l'anormal, le plus important me semblait être de retrouver le plein accord avec mes valeurs.
Je vais, de fait, réduire ma participation à la surconsommation. Sachant que, pour que notre espèce survive, il faudrait que les sociétés occidentales réduisent leur consommation de quelque 80%, j'aurais fait ma petite part. Cela ne devrait pas être trop douloureux car je travaille déjà depuis longtemps à réduire mon "vouloir d'achat".
Je ne suis pas une activistes, tout au plus une militante du minuscule.*
J'ai bien envie de vivre dans un monde équitable, convivial, constitué de liens humains et d'entraide et j'ai fait le choix d'agir dans ce sens, avec pour objectif principal de ne nuire à quiconque.
En aucun je ne peux me résigner au « les riches sont riches, les pauvres sont pauvres et c'est la vie ». Au sentiment d'impuissance que révèlent ces mots, j'oppose le sentiment que chacune et chacun a la capacité de tenter de vivre en accord avec ses valeurs, qu'il soit riche ou pauvre.
Si cette opinion reste encore minoritaire, à la suite de chaque incident climatique (incendies, ouragans, covid-19, inondations, canicule de l'été prochain ?), le nombre de personnes qui réfléchissent à leur influence individuelle sur l'écosystème global augmente. J'espère que la conscience collective fera pencher la balance du côté de la vie avant qu'il ne soit trop tard.
Si les valeurs partagées par le plus grand nombre demeurent en faveur d'un monde dirigé par les GAFAM dans lequel un seul être humain peut posséder une fortune équivalant à un salaire de smicard cumulé depuis le début de la vie sur terre, je poursuivrai mon chemin "en marge" mais dans la bonne humeur, car je cultive avant tout, la joie de vivre.
* expression empruntée à Thomas Vinau
Bien à vous,
Sophie
Et sur le même sujet,je vous invite à lire En Amazonie de Jean-Baptiste Malet, journaliste "infiltré" dans un entrepôt Amazon en 2012.
En ce jour de black friday, très peu de commandes à la librairie... Je me prends à rêver que nos clientes et clients participent au "buy nothing day" ou alors que ces personnes sont occupées à "faire l'amour et pas les magasins"...
En tout cas, même si elles sont plutôt en train de faire leurs emplettes à prix cassés dans les grosses enseignes, moi, ça me laisse du temps pour écrire...
N'étant plus en lien avec amazon, ne regardant pas la télé et ayant filtré et désactivé les pub sur les ordinateurs, j'échappe cette année aux appels à casser mes prix et aux injonctions à consommer comme une dingue de cette pathétique fête commerciale.
De fait, j'ai un peu moins l'impression d'être une mouette engluée dans la marée noire de l'hyper-consommation et ce vendredi délirant est un peu moins noir que les années précédentes.
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas seulement aujourd'hui, mais chaque jour que j'apprécie d'avoir quitté amazon.
J'ai définitivement fermé ma boutique marketplace au printemps dernier. L'article que j'avais publié à cette occasion avait suscité pas mal de réactions et de questions, 8 mois plus tard je vous livre un retour d'expérience sur cette "libération".
Ce départ était préparé depuis un long moment déjà, mais j'ai quitté le navire sur un coup de colère qui m'a obligée à être inventive pour trouver un plan B permettant de continuer à faire bouillir la marmite. Trop heureuse de revenir à une vie "normale" et éthiquement acceptable, j'ai retroussé mes manches...
J'ai ouvert de nouvelles boutiques sur d'autres sites dont nous avons évalué auparavant la compatibilité avec nos valeurs. Parmi elles, Les libraires et Biblio.com. En parallèle j'ai travaillé à développer une activité de vente directe en contactant les clients, en effectuant des recherches, en diffusant des catalogues aux collectionneurs, bibliothèques, musées, en prenant le temps de communiquer et de dialoguer pour faire connaître mon travail, faire connaître le site livre-rare-book qui est le seul à ne pas prélever de commission sur les ventes (et où mes prix sont 10% moins cher qu'ailleurs), de discuter avec des lecteurs et lectrices, tant de choses que je négligeais car trop occupée par une gestion technique et numérique inhérente à l'appartenance à cette marketplace : Le suivi des fusions aberrantes de nos offres avec des offres quasi "similaires" (similaires pour le géant, mais pas pour les lecteurs), des exports devenus impossibles, des discussions avec le redoutable SAV, l'impossible suivi des échanges avec toujours de nouveaux interlocuteurs, la négociation pour la suppression des commentaires et demandes de retour abusives - par exemple des clients qui demandent à retourner un livre au bout de 40 jours parce qu'ils l'ont enfin terminé et qu'il n'est pas très bien (!)- la crainte d'être mal notée ou menacée à la moindre erreur ou au moindre retard... Tous ces éléments qui me garantissaient une prise de tête quotidienne.
Ce travail me nourrissait, certes, mais ne m'épanouissait pas. Je pense qu'en 12 ans sur amazon, je peux compter sur les doigts d'une main les échanges enrichissants, amusants, étonnants, plaisants avec les lecteurs (tout ce qui fait pourtant le plaisir de notre métier) et ce malgré l'invitation à échanger glissé à chaque client dans son colis. Aujourd'hui, j'ai retrouvé ce bonheur du lien humain, cette convivialité nécessaire à mon bien vivre et l'essence même de mon métier de libraire. Je suis stupéfaite de m'être endormie si longtemps, les pieds au chaud dans les virtuelles charentaises du monde amazonique. Le mirage de la commodité est réellement puissant... J'ai comme la sensation d'avoir nié mon propre libre-arbitre et quand je lis les propos d'un libraire qui affirme que "sans amazon, il n'existerait plus", je suis perplexe. Moi, avec amazon, je n'existais bel et bien plus en tant que libraire...
Concernant mon activité, malgré tous mes efforts pour développer la vente directe, la moitié de mes revenus proviennent encore des ventes sur Abebooks, plateforme qui appartient à amazon. Pour tenter de quitter le monde de Jeff sans risquer de crever la faim, je viens d'ouvrir une boutique eBay, une autre "grosse machine" dont l'éthique est peut-être également discutable à bien des égards, mais qui, il me semble, pourrait difficilement être aussi nocive...
Si mon temps de travail a bel et bien été libéré de la contrainte amazon, mon esprit, lui, est encore occupé par le projet de société de cette mégamachine car, ironie du sort, à la fin du confinement N°1, nous apprenions par la presse qu'un entrepôt logistique géant de 7 ha (alibaba, amazon ou qui d'autre ?) allait s'implanter sur une zone humide de notre commune, siège du parc naturel des Landes de Gascogne. (Site de la coordination contre le projet - article de Rue 89)
Dans le village, comme sur la toile, les débats sur ce choix de société vont bon train et deux camps s'affrontent, sans que, semble-t-il, un débat constructif ne soit possible. D'un côté les partisan·es de la modernité, de la rapidité, de la commodité, de l'emploi à tout prix et, de l'autre, celles et ceux qui rêvent d'un monde d'après qui prenne en considération les enjeux écologiques et qui sont souvent assimilés, par les premiers, à des intégristes.
Beaucoup de discours n'envisagent aucune alternative entre l'hyper-consommation et une vie moyenâgeuse, comme si lorsque l'on est contre l'expansion de ce monde, on devait forcément chausser des sabots de bois et enfourcher un cheval pour aller faire ses courses au marché, comme si l'on avait seulement le choix entre une vie d'Amish ou le monde de Bezos.
Je suis persuadée qu'il est possible de conserver des avantages de la modernité sans s'engouffrer les yeux fermés dans un modèle destructeur qui mène l'humanité à sa perte. Les discussions sur le sujet sont loin d'être terminées, j'espère qu'il en naîtra quelque chose...
Nous n'avons de visibilité que sur l'avis des personnes qui s'expriment, ce sont souvent les plus radicales, surtout par l'intermédiaire des réseaux sociaux et j'ose espérer que parmi les personnes qui ne se prononcent pas, bon nombre réfléchissent en profondeur à l'impact de leur mode de consommation sur la préservation du vivant. Les discussions avec mes client·es me donnent une lueur d'espoir, plusieurs d'entre eux ont récemment quitté amazon suite au battage médiatique sur le sujet... Je sais aussi que des collègues sont en pleine réflexion sur le sujet, mais la lueur d'espoir pâlit quand j'entends la progression du chiffre d'affaires du père Bezos pendant le confinement...
Je lis avec intérêt les commentaires des personnes qui défendent ce modèle, qui y trouvent leur compte et nous considèrent comme des dinosaures essayant de combattre la glaciation ou encore des moines copistes essayant de lutter contre Gutenberg... Peut-être essayons-nous de nous défendre contre l'inéluctable, en effet, mais je ne pense pas que ce soit par attachement à un vieux monde, ni par défense d'un petit intérêt professionnel. Gutenberg se distingue en ceci de Jeff Bezos que sa "petite" invention ne mettait pas en péril la survie de l'espèce...
Il est probable qu'il ne soit pas pour tout de suite le monde d'après dont nous rêvons, j'espère simplement, par ce témoignage, encourager celles et ceux qui se sont laissé·es embarquer dans ce monde un peu contre leur gré, à faire le petit pas de côté qui mettra fin à leur collaboration et leur apporter la joie d'une liberté retrouvée...